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La Bulle intacte sur ses lèvres

 

La bulle intacte sur ses lèvres (4’55)

2008

 

Le titre est inspiré par la lecture du Baron perché de Italo Calvino. Le petit Côme, jeune baron de douze ans décide un jour de 1767 de grimper dans les arbres du jardin familial. Là il découvre qu’il existe un territoire nouveau d’investigations. Il peut aller de branches en branches dans tout le jardin et également dans tous les vergers du pays. Il découvre la propriété des voisins et rencontre la petite violette, Marquise capricieuse qui se joue de lui. C’est la petite Violette qui joue le matin, au bord de la fenêtre à garder une bulle de savon le plus longtemps possible sur ses lèvres. C’est cette image qui m’a intéressé où l’on trouve en même temps un univers fait de douceur tout en équilibre, mais toujours au bord de la rupture donc en déséquilibre constant. C’est cette impression que j’ai voulu retranscrire dans ma pièce où la métaphore de la bulle, chose délicate et fragile, traduit cette douceur de vivre sans cesse mise en danger par un environnement changeant, en déséquilibre, en évolution, en devenir constant. Cette bulle en devient la métaphore du monde fragilisé par les excès des hommes. De ce fait, la musique de la pièce est inspirée de cette idée en lui donnant une image sonore. Le mouvement de la pièce est Vif. Les objets sonores (sons concrets et électroniques) fourmillent, se percutent et rythment la surface, tandis que la bulle, matérialisée par le synthétiseur plane dans un espace large irisé en arrière plan ou en avant-plan. Malgré la forme réduite de la pièce La bulle intacte sur ses lèvres, est de conception orchestrale en arche ABA’.

Le profil dynamique de la pièce est introduit par un registre forte, s’étend vers un mezzo-forte à la moitié de la durée de la pièce pour redescendre vers un pianissisimo en fin de mouvement. La pièce donne une impression d’évolution rapide et concentrée, tout en étant dans une conception formelle statique puisque le tout premier son de percussion-résonance tout en brillance se trouve aussi être le dernier que l’on entend.