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Le Trismégiste (Hommage à Pierre Schaeffer)

Film vidéo de Ludovic Lefévère (architecte DLPG - plasticien)

Musique électroacoustique de Pierre Górny, Festival Synthèse Bourges , 2003)

 

La pièce est composée en un seul mouvement selon un processus de mutation de la musique et des images, peu à peu révélé comme dans un parcours visuel et sonore. Le processus se déploie jusqu’à aboutir à une totale clarification du sens par restitution d’une reconstruction de citations. L’hommage tient dans ce que le compositeur et le réalisateur s’effacent pour laisser le dernier mot à Pierre Schaeffer (le père de la musique concrète). Le matériau élémentaire de la pièce est constitué de quelques extraits d’enregistrement de la voix de Pierre Schaeffer. Dès le départ, nous avons envisagé le choix du matériau concret le plus significatif de Schaeffer : sa voix, ou tout au moins l’enregistrement de sa voix. De ce point de vue, l’économie de moyens est une nécessité tant dans la composition musicale, que dans la réalisation du film. Les images du film ont été réalisées à partir de la musique dans une perspective de composition. Elles renvoient à une utilisation très épurée des couleurs : les variations oscillent du noir vers le blanc. Le travail sur la lumière met en opposition les tons rose et le blanc. Le film n’est pas à proprement parlé une illustration de la musique. Ludovic Lefévère a travaillé à une ré-interprétation du vocabulaire sonore en corrélation avec un vocabulaire de formes et de strates de rythmes associés à une spatialisation visuelle synchronisée sur la spatialisation des sons.

Les manipulations sur le matériau sonore consistent en des transpositions, concaténations, élisions, troncations, renversements, filtrages, montages sur plusieurs générations de sons. Les termes clés qui définissent la charpente thématique de la pièce sont Timbre, Code, Hauteur.

Le Timbre prend en charge les multiples formes du son y compris le bruit blanc et rose (Le son habite partout signifie que l’on prend en compte la palette des sons existants). La Hauteur est un cas particulier dans cet univers des sons : la gamme par tons (+ ¼ de ton) se fond dans le paysage sonore de la pièce. La gamme par tons est constituée des notes suivantes : do ré mi fa# sol# la# do. La note do apparaît plusieurs fois transposée à plusieurs octaves. Une exception : le si bécarre 5. Le Code est rattaché à la notion de langage sonore (la voix, les sons concrets) et musical (le solfège). Cela prend en compte les éléments du Solfège des Objets Sonores qui oscillent entre bruit et hauteur déterminée et qui représentent le cœur du travail de Pierre Schaeffer.

C’est à ce sujet que l’hommage à celui qui a élargi la notion de solfège à l’univers des sons prend toute sa signification.